Au préalable, je précise que je condamne les JO, où qu’ils soient organisés (*). De plus,
je pense que la boxe devrait être interdite tout comme le lancer de nains, la corrida ou
les combats de coqs (dont l’interdiction en France souffre de dérogations). Taper sur un
autre individu, voire le tuer dans les deux derniers exemples, ne peut être considéré
comme un loisir ni un « sport ».
Ceci étant dit, je ne vois aucune raison à s’offusquer de la présence d’Imane Khelif aux JO
à partir du moment où on accepte la tenue desdits JO. Comme 1,7% des humains (**), bien
que née officiellement femme, celle-ci présente des caractéristiques généralement attribuées
aux hommes. Comme elle avait été disqualifiée en 2023 des Championnats du monde féminin
de boxe amateur par l’Association internationale de boxe, le CIO l’a soumise à des
examens et a décidé de l’accepter. À partir de là, il n’y aucune raison de s’insurger
de sa présence.
À celleux qui crient qu’Imane Khelif bénéficie d’avantages
naturels inacceptables, se sont-iels insurgé.e.s du fait que le joueur de
basket Victor Wembanyama ait une taille de 2,24 m et une envergure de 2,43 m,
ce qui l’avantage bien sûr grandement ? Bien sûr que non ! Idem pour
le profil du nageur Léon Marchand, dont le ratio entre son bassin et sa largeur
d’épaules lui donne un avantage conséquent. Chez les mâles, les avantages sont
célébrés comme un signe d’appartenance à la catégorie des surhommes.
Le Collectif Intersexe Activiste (***) rappelle qu’une femme
aux prouesses exceptionnelles est automatiquement soupçonnée de ne pas en être
une. Iels ajoutent « [qu’]aucun homme cisgenre n’a jamais cherché à
concourir chez les femmes : c’est un épouvantail infondé, brandi par les
transphobes et les intersexophobes. » Enfin, ce collectif pointe aussi la
dimension raciste des débats : « les sportives qui subissent des
tests de féminité et des contrôles de testostérone ne sont jamais blanches. Ces
tests ciblés, non systématiques, sont souvent demandés par des compétitrices
moins performantes… et blanches. ». Si la boxeuse italienne Angela Carini qui
a abandonné contre Imane Khelif n’a pas envie de se faire violemment taper sur
le nez, qu’elle arrête simplement la boxe (effectivement, rouer de coups une
personne sentiente ne devrait pas être considéré comme un sport, cf. deuxième
point du préambule ci-dessus).
En somme, ce triste épisode n’est qu’un signe de plus de la prévalence des persécutions
contre les personnes intersexes (comme à l’encontre des drag queens dans les réactions
suite à la cérémonie d’ouverture).
(*) Je rejoins Perec (Georges par Marie-Georges !) dans W ou le Souvenir d'enfance : l'olympisme,
c'est historiquement la naissance du fascisme, la compromission avec les pires régimes, de Berlin 1936
à Pékin 2008. C'est la haine entre les peuples (instrumentalisation pendant la Guerre froide, paroxysmes
à Moscou en 980 puis Los Angeles en 1984), le culte du corps, l'opium du peuple et l'avilissement général.
Mais il y a tout de même un point positif : les progrès en chimie ! Avec les techniques de dopage on
comprend mieux comment se fait la production de muscle, le rôle de l'oxygène dans le sang
(EPO) etc. Et ça, ça peut aider la médecine.
Le totalitarisme macronien s'emballe avec les JO. Le transport d'athlètes se fait sur des voies réservées
que même les ambulances ne peuvent emprunter, la pose de simples autocollants opposés aux JO
conduit en garde à vue, les libertés publiques sont bafouées à un niveau jusqu'ici inégalé... et la majorité
des gens vont simplement se mettre à compter bêtement les médailles, encouragés par
des "commentateurs sportifs" exacerbant les passions tristes.
(**) Blackless M, Charuvastra A, Derryck A, Fausto-Sterling A, Lauzanne K, Lee E. « How
sexually dimorphic are we? Review and synthesis ». Am J Human Biol, 2000.
(***) https://cia-oiifrance.org/ ou https://www.facebook.com/CIA.OIIFrance/